Champions de l’épargne en Europe, les Français pourraient toutefois être de meilleurs investisseurs. Ils laissent en effet “dormir” sur des comptes bancaires qui ne rapportent rien 390 milliards d’euros. Des raisons conjoncturelles, psychologiques et structurelles expliquent cet attentisme. Toutefois, lorsqu’on leur délivre de bons conseils, les épargnants n’hésitent pas à s’engager. L’épargne ? Une passion française. Mais une passion contrariée qui ne demande qu’un peu d’information et d’accompagnement pour bien s’exprimer.
Baisse des fonds en euro : les épargnants ont mangé leur pain blanc
Durant de nombreuses années, les fonds en euro ont cumulé deux avantages : le rendement et la garantie du capital. Une singularité passagère dans l’histoire financière, car qui dit rendement, dit en principe, acceptation d’un minimum de risque.
Maintenant que la baisse conjoncturelle des taux et des rendements des fonds en euros est venue gripper ce (trop) beau mécanisme et remettre les pendules à l’heure, les investisseurs réalisent qu’ils vont devoir réapprendre les bons réflexes s’ils veulent tirer le meilleur parti de leur épargne.
Rendements : il faut accepter un minimum de risque
Même si les unités de compte ont atteint près de 30 % de la collecte de l’assurance vie en 2018, témoignant d’un certain retour en grâce de la prise de risque, les Français regardent encore la Bourse et les actions avec méfiance. Il faut dire que les trois crises financières de 2001, 2008 et 2011 ne les ont pas rassurés.
Pas plus que les turbulences qui ont plus récemment secoué les marchés boursiers fin 2018. Pourtant, retrouver une plus grande appétence pour le risque est un préalable indispensable pour obtenir de bons rendements.
Marché : investir devient compliqué
Autre raison de la prudence des épargnants, la nébulosité du marché composé de nombreux supports et d’une multitude de produits. Investir, c’est compliqué. Il faut bien définir ses objectifs, hiérarchiser ses priorités entre la liquidité, le rendement et la sécurité, cerner ses attentes en matière de fiscalité et croiser tous ces critères pour finalement choisir les produits les plus adaptés à sa situation personnelle et à ses attentes.
Une fois ces choix faits, il faut encore avoir le réflexe de les remettre en question régulièrement pour qu’ils soient toujours en phase avec des besoins évoluant au fil des grandes étapes de la vie.
Conseil : une démarche incontournable
Heureusement, pour l’aider dans ce qui s’apparente à un parcours d’obstacle, l’épargnant peut compter sur les conseils de son assureur. Avant de lui vendre un produit, celui-ci doit s’assurer que son client a bien compris ce qu’il achète.
Mieux, les conseils doivent être traçables tout au long de la vie du contrat et l’assureur peut être amené à rendre des comptes s’il n’a pas respecté le devoir de conseil que la réglementation lui impose.
La contrepartie de cette obligation légale est une prise de renseignement très encadrée par les textes. S’il trouve son conseiller un peu trop inquisiteur, le client doit comprendre que celui-ci ne fait qu’appliquer des procédures édictées dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme ou la fraude fiscale.