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Accueil > Fiches pratiques > 10 mots pour comprendre la réforme de la retraite
Âge pivot, clause du grand-père, taux plein, valeur d'acquisition, système à points… la réforme des retraites porte sur quelques notions clés essentielles à comprendre. Voici notre glossaire de la réforme des retraites.
C’est la promesse de campagne d’Emmanuel Macron. L’objectif est de fondre la quarantaine de régimes de retraite existants en un système « universel » où tous – salariés du privé, fonctionnaires, indépendants, etc. – bénéficient des mêmes droits dans les mêmes conditions.
Tout simplement l’âge à partir duquel un travailleur a le droit de partir à la retraite. Reporté de 60 à 62 ans par le gouvernement Fillon en 2010, il ne devrait pas être modifié, comme l’a promis Emmanuel Macron pendant sa campagne.
L’âge à partir duquel on peut bénéficier de 100 % de sa retraite. Aujourd’hui, ce n’est pas un âge fixé, mais une durée de cotisation minimum, qui varie entre 166 et 172 trimestres selon l’année de naissance. Le rapport Delevoye préconise d’instaurer un âge pivot à 64 ans. Ceux qui partent plus tôt verraient leur pension diminuée de 5 % par année travaillée en moins. Inversement, chaque année travaillée au-delà de 64 ans augmenterait la pension de 5 %.
Une proposition qui avantagerait ceux qui ont fait des études longues , comme les cadres, ou connu des périodes d’inactivité, surtout les femmes, mais pénaliserait ceux qui ont commencé à travailler jeune.
Emmanuel Macron a semé le trouble cet été en se disant favorable à une durée de cotisation plutôt qu’un âge pivot. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) estime, de son côté, que l’âge pivot serait un levier d’économies bien plus efficace.
Système dans lequel chaque jour travaillé permet d’acquérir des points pendant l’intégralité de la carrière. Par opposition, le régime actuel fonctionne par annuités : les droits sont calculés en fonction de la durée de cotisation (trimestres ou annuités).
Combien faut-il cotiser pour acquérir un point ? C’est ce qu’on appelle la valeur d’acquisition (ou d’achat) du point. Le rapport Delevoye préconise de la fixer à 10 euros cotisés en 2025, au moment où la réforme entrera en vigueur, puis de la faire évoluer en fonction de l’évolution des salaires. Et non de l’inflation comme aujourd’hui.
Combien d’euros de pension de retraite chaque point rapportera-t-il ? C’est la valeur de service du point, qui sera calculée au moment du départ à la retraite. Le rapport Delevoye la fixe à 0,55 euro au moment de l’entrée en vigueur de la réforme.
Le rapport entre la valeur d’acquisition et la valeur de service est le « rendement d’équilibre du système ». Pour 2025, il est fixé à 5,5 %. Autrement dit, 100 euros cotisés garantiront 5,50 euros de pension par an pendant toute la durée de la retraite, selon le rapport Delevoye.
Le gouvernement et la CFDT utilisent cette expression pour désigner une réforme qui ne modifierait qu’un seul des paramètres du système (l’âge ou la durée de cotisation), ce qu’ils jugent largement insuffisant. Ils plaident, au contraire, pour une réforme complète du système, dite « systémique ».
Principe selon lequel la réforme ne s’appliquera qu’à ceux qui entreront sur le marché du travail après le vote de la loi, voire après son entrée en vigueur envisagée en 2025, à l’image de la suppression du statut de cheminot, qui ne s’appliquerait qu’aux salariés de la SNCF embauchés à partir de 2020. Cette clause suscite un vif débat. Jean-Paul Delevoye s’y oppose dur comme fer et plaide pour une application de la réforme dès la génération 1963, celle qui atteindra 62 ans en 2025. Emmanuel Macron n’a toutefois pas complètement fermé la porte à des adaptations.
C’est la règle d’équilibre budgétaire préconisée par le rapport Delevoye . Le solde des recettes et dépenses doit être positif ou nul sur cinq ans, et la solidarité doit représenter 20 % du total des dépenses. L’adaptation se ferait non pas en changeant le niveau de cotisation, mais en décalant le nouvel âge du taux plein en fonction de l’espérance de vie, en suivant une règle édictée en 2003 : deux tiers des gains de longévité doivent aller au travail, et un tiers à la retraite.
Il s’agit du rapport entre le montant de la pension de retraite et le revenu à la fin de la carrière. Il n’a fait que baisser au fil des générations. C’est l’un des indicateurs qui sera scruté avec attention pour connaître l’impact de la réforme sur les Français.
Par : humancom Publié le : 11 octobre 2019